Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis...

--> ...développement sur l'amitié

« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » (ma professeur de philo m’a confié que les lieux communs faisaient très « bien » pour introduire une argumentation) Je vais donc vous prouver ici que je ne suis pas une imbécile, ou du moins pas à temps complet, et que moi je sais changer d’avis. Vertu qui de nos jours emplis d’intolérance, de cartésianisme et autres mathématismes, se fait de plus en plus rare (je sais, je me lance des fleurs d’ailleurs c’est très agréable, vous devriez essayer, ça empêche la couperose et les crises de foie). Et les gens intelligent, quand ils changent d’avis, c’est à quel sujet ma bonne dame ? A propos de leur article du 21 février à 22 heures 59 par exemple ! Pour rappel, cette éminente étude anthropologique portait sur les rapports entre les filles et les garçons. Non, pas quand ils font des bébés, mais on s’en approche. Non, vous savez, ce comportement bizarre qu’est l’amitié, si souvent controversée, « j’y crois » « j’y crois pas ». Etant donné mon expérience toute récente, je me vois dans l’obligation de revenir quelque peu sur mes déclarations, mon Capitaine.

En effet, je me suis rendu compte au cours des dernières semaines que l’approche de ce phénomène que l’on va nommer amitié est bien plus compliquée qu’elle n’y paraît. Et ainsi que je l’expliquais cet après-midi à mon cobaye (oui n’Alexou c’est toi) eh bien en fait, amour et amitié n’ont peut être pas de frontière distincte. Et finalement les anglais n’ont pas tort (enfin pas pour ça du moins) car ils peuvent dire qu’ils « lovent » leur « best friend » ce n’est pas une aberration. Le mot est le même, « to like » c’est moyennement fort, pour le reste il y a (non pas Eurocard Mastercard) le verbe « to love ». Et ainsi je pourrais dire sans choquer ni porter à controverse que mes parents je les aime, au même titre que ma meilleure amie je l’aime, parce que j’ai besoin d’elle et non parce que je meurs d’envie de lui rouler une grosse pelle. Et bien sur à mon "meilleur ami" (parce qu'il faut bien lui donner un nom) tout simplement parce que je l'aime, c'est ainsi, dans le sens universel du terme. Parce qu’après tout on a besoin de ceux que l’on aime, qu’il n’y a pas d’échelle de Richter de la dépendance aux autres et que donc pourquoi hiérarchiser, séparer, tout ça à cause d’une syntaxe ambiguë « je t’aime » ou « je t’adore » ? Si on sort ensemble, on sort ensemble, sinon non, cela n’empêche rien avant ou après, ou alors qu’il ne se passe jamais rien, et d’ailleurs l’ambiguïté peut être un piment de cette relation ou alors en être complètement absente. On peut désirer ardemment être avec quelqu’un (dans le sens passer du temps avec), ce n’est qu’une question de degré ; degré par ailleurs incalculable tant il varie selon les personnes, les lieux, les moments, et même la météo ! Qui n’a pas, dans un instant de profond désespoir, ressenti que le/la seule personne à qu’i l’on aie envie de parler on en avait un réel BESOIN, une nécessité, comme l’air que l’on respire, tout en restant « amis » cependant.

 Tout cela pour bien signifier qu’il y a eu une évolution dans ma réflexion. Si vous le permettez, je pense désormais qu’il n’y a pas de frontière amitié - amour, que seul l’amour dans le sens d’un profond attachement, pas forcément lié à un aspect charnel, importe.

 Alors le passage (ou non) à une relation « amoureuse » me direz-vous ? Opportunité, malentendu, coup de bluff, coup de chance, coup de foudre, peur, angoisse ou désir, nombreux sont les facteurs qui entrent en compte dans tout ça. On peut aimer n’importe qui, et quel que soit le sens que l’on donne à ce mot, il s’agit toujours d’une même chose : l’autre compte et alors on accède à quelque chose de merveilleux : on n’est plus seul sur terre, et un peu moins égoïste.

Ecrit par CDBNA, le Dimanche 13 Mars 2005, 23:03 dans la rubrique "Rencontres".

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