DOMINATION

--> Là ou je vais continuer de me faire détester

D'entrée, précisons : ce que vous allez lire n'est que le compte-rendu d'un cours de psychologie sociale qui m'a particulièrement marqué puisque je l'ai pris en notes...LOL. Que j'y adhère ou non n'a strictement rien à voir avec la question, je désirais juste écrire cet article afin d'ouvrir un débat...C'EST PARTI!!!

Ce cours s'est appuyé sur l'étude de la société Kabyle, dont le mode de fonctionnement est très proche du nôtre, la différence résidant dans le degré auquel ces caractéristiques apparaissent.

LES CARACTERISTIQUES DE LA DOMINATION MASCULINE

  1.La division entre les sexes paraît être dans l'ordre des choses

Le plus marquant dans tout ça, ce n'est pas qu'il y ait domination, mais que cette domination soit acceptée et tolérée. Cette tolérance est, en réalité, issue des bases même de la société, fondée sur une vision phallocratique(si certains le désirent, je pourrais approfondir ce point de manière plus explicite une prochaine fois, j'ai également des cours à ce sujet...très intéressant..vraiment!!). Tout ceci est justifié par des bases biologiques. Un sociologue, Bourdieu, décrit toutes les homologies entre les oppositions (dessus-dessous, haut-bas, creux-bosses...)qui structurent à la fois la différence des sexes, du corps, des postures, des activités sociales.. L'acte sexuel même est pensé en fonction du primat de la masculinité, c'est-à-dire l'opposition activité/passivité. Je m'explique: dans la relation sexuelle, c'est l'homme qui est au-dessus et la femme en dessous(dans le sens de la position de référence bien sûr!!), ou, si on préfère, l'homme qui "possède" et la femme qui est "possédée", donc l'homme est en position dominante, chose qui, dans ce cas, existe depuis toujours ou presque! Cependant, hors-contexte, le phallus n'a aucune symbolisation particulière, c'est parce que l'on est dans ce type de société qu'il revêt tant d'importance et de significations cachées.

  2.Origine de la domination

La nature a construit arbitrairement le biologique. Cette relation arbitraire de domination est également à la base de la construction de la société. Nous pouvons voir que les civilisations, depuis leur début, ont le plus fréquemment donné le pouvoir à l'homme, parfois à la femme, mais en tout cas à un seul des sexes, comme s'ils n'étaient pas égaux entre eux, quelle que soit les moeurs. Il est donc nécessaire d'inscrire ce principe de domination sociale dans les études des moeurs, qu'il s'agisse d'aujourd'hui ou non, afin de réaliser des actualisations de ce phénomène qui a régi toutes les civilisations. En Occident, les hommes font apparaître légitimenet leur domination comme une nécessité biologique, rendant ainsi ce système cyclique ( l'homme domine donc la femme est dominée..et réciproquement avec toutes les conséquences que cela implique)

  3.Intégration d'un rôle prédéfini

L'intégration de cette domination(pour les petits enfants..)est marquée par des rites d'institution. Dans les sociétés Kabyles, il existe un rite de séparation du jeune garçon d'avec sa mère. A l'âge de 8 ans, le petit garçon va apprendre à chasser, faire vivre sa famille en vivant non plus avec les femmes mais avec son père et ses frères. Pour la femme, sa socialisation se réduit à l'intériorisation de disposition corporelles et morales dictées par les dominants. Je me relis et je suppose que quelques uns doivent avoir du mal à suivre, je fais donc la traduction: il s'agit ici de l'éducation donnée par les parents à leurs enfants, qui se répète de génération en génération. Même si celle de nos grands parents était plus à cheval sur la séparation des activités en fonction du sexe que nous le sommes à présent, ce contraste est toujours sensible...Par exemple, les filières techniques et professionnelles sont rarement proposées aux demoiselles lors d'une (ré)orientation pour le bac. De même, il est "mal vu" qu'une fille qui porte une jupe s'assoie les jambes "écartées"(sans mauvais esprit bien sûr), qu'elle pète ou rote ou crache...déjà que de la part d'un homme ce n'est pas très reluisant mais venant d'une fille...Il est donc "demandé", dans la norme, c'est quelque chose qui ne nous est imposé que par l'éducation et qui est donc communément admis, d'avoir une bonne tenue, un certain art de vivre, d'être féminine en fait!!!Chez les Kabyles, C'est encore plus accentué parce que l'éducation des femmes consiste à leur enseigner l'art de tenir une maison.

  4.La violence symbolique

Il s'agit d'une violence symbolique subie par les dominés qui appliquent des catégories construites du point de vue des dominants aux relations de domination, les faisant apparaître comme "naturelles". Je n'ai pas super bien compris ce dernier point, mais si vous avez une idée de ce que cela peut bien pouvoir signifer, je vous en serai reconnaissante ! Les structures de domination sont le produit d'un travail perpétuel de reproduction auquel contribuent les hommes, les institutions, la famille, l'Ecole, l'Eglise, l'Etat..ou,  si vous préférez,ces "habitudes" se mettent en place avec la transmission des valeurs, c'est ce que l'on appelle l'hérédité ou reproduction sociale. Cette violence, qui reste symbolique, peut conduire à une auto-déprécitaion de soi. L'exempls proposé dans le cours est le suivant : lorsqu'un homme et une femme se proposent à un entretien d'embauche, à qualification égale, si l'homme est pris, la femme restée sur le carreua peut en venir à douter d'elle-même et de ses capacités à travailler.

  5.Une solution est-elle possible?

Bourdieu s'oppose ici à Marx, celui-ci pensant qu'une simple prise de conscience associée à un désir de changement peut suffire à provoquer une "libération". Pour Bourdieu, c'est loin d'être suffisant. Malgré le fait que les combats féministes aient mis à mal l'image du "mâle dominant", l'"évidence" de la domination masculine perdure parce que perdurent, modifiées,les structures cognitives selon lesquelles elle est perçue. Pas d'affolement!!! J'explique! Nous parlons ici des "habitudes" prises depuis des siècles de civilisations occidentales, comme le fait que, malgré les efforts du gouvernement, les filières scientifiques restent peu accesibles aux femmes, de même que l'armée où elles sont considérées soit comme des putes soit comme des lesbiennes camionneuses...Pour Bourdieu, il n'y a qu'une solution(attention mesdemoiselles!): L'AMOUR PUR qui est totalement désintéressé et qui n'a pour fin(pour but) que lui-même. Mais, car il existe toujours un mais, il reste un sentiment exceptionnel et éphémère car il amène les aimés hors de la réalité.

  6.Exemples divers

En Kabylie, pour la cueillette des olives : "l'homme arrive avec une gaule, symbole masculin, d'abord, mais frappe les branches, acte bref, masculin, qui dure 10 minutes. Ensuite les femmes et les enfants ramassent les olives sous le soleil des journées entières"

Proverbe kabyle: "la femme se débat comme la mouche dans le peit-lait, personne ne la voit"

On cherche un chef, on exclut les femmes, et on mettra un imbécile plutôt qu'une femme.

"Voilà toute la contradiction de l'attente sociale envers les femmes: elles doiventêtre séduisantes et retenues, visibles et invisibles"

"les femmes font deux journées de travail"

Je vous laisse le soin d'alimenter ce débat. Ne perdons tout de même pas de vue qu'il s'agit là du point de vue de Bourdieu, un sociologue français, et non du mien...

Ecrit par CDBNA, le Vendredi 11 Mars 2005, 20:08 dans la rubrique "Rencontres".

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