Dernier briefing avant l'été...

--> ... ou comment donner du piment à son mois d'août.

"Voici venu, le temps, des rires et des chants"...

Voilà ce que l'on devrait chanter, aujourd'hui, 4 juillet, où l'été s'est officiellement installé sur la France, faisant monter en flèche le cours de la bouteille d'eau cristalline et chuter les demandes de place en maison de retraite.

Seulement, moi, j'aurais plutôt envie de brailler: "Bouh, je suis moche, grosse, fauchée et célibataire!".

Parce que malgré quelques écarts (bon, bon, un écart) de conduite pendant l'année, où un pauvre malheureux séduisant, mystérieusement attirant de part son âge avancé et tristement éloigné géographiquement nous a réchauffé(es) (le coeur) le temps d'une soirée, puis de quelques rendez - vous; pour ma part, mon horizon affectif se trouve toujours désespérément vide. Parce que en ce moment, où il fait 35° passé 9 heures du matin, on n’a jamais le temps ni le courage d’aller faire un jogging pour perdre du poids, que la piscine est fermée ou grouille de monde, et que donc mon sport olympique est officiellement depuis la fin des partiels la sieste tout terrains.

Autant dire que l'été qui s'annonce sera, ou bien d'une morosité toute proche de la platitude amoureuse de ma première année de fac; ou bien le prétexte à rattraper tout le temps perdu, que ce soit, sentimentalement, physiquement, ou toute autre chose en -ment que l'on puisse mettre en oeuvre avec une personne du sexe opposé.

Comme culinairement (=repas aux chandelles), amicalement (=retrouver un nouveau meilleur ami), ou encore sexuellement tendrement.

Dans chacune de ces perspectives, il faudra que l’été soit bon. [Pensez – bien, si le reste de l’année, où il ne nous arrive rien, on vit sur les souvenirs et dans l’attente de l’été ; et que pendant l’été, il ne se passe rien non plus, autant supprimer les vacances…]

Hors il est prouvé, scientifiquement, que l’été, on se désinhibe. Je vous laisserai le soin de chercher la fameuse enquête qui le prouve, ça vous occupera si vous ne rencontrez personne cet été. On est tous presque nus sur la plage [excepté quelques filles dodues et blanches genre dinde de noël avant passage au four comme moi qui vivent en paréo / Tshirt / chapeau], on est plus détendus que pendant le reste de l’année [détendue, moi ? non mais vu le retard que j’ai à rattraper en seulement deux mois, j’ai plutôt la pression oui !], on se rapproche des autres, et on fait des rencontres [Eh mad’moiselle, t’as laissé tomber mon cœur !  variante : t’as pas un 06 ?].

Alors pour passer un été qui répondra à nos attentes, nous coûtera presque 100€ en développement numérique + achat d’albums, nous ruinera en Biafine, nous laissera avec des cernes jusqu’à mi – octobre et dont on se rappellera autour du feu quand nos petits – enfants pousseront nos fauteuils roulants, il faut s’astreindre à une certaine hygiène de vie. Dont je vous livre les secrets, bien sûr.

- Manger équilibré. Des salades, des légumes, des fruits. Du melon et des carottes râpées, par exemple, pour l’apport en carotène qui vous fera un joli bronzage.

[Attention tout de même à l’abus, le look phosphorescent en boîte genre « wouw ta copine sous la lumière noire elle devient orange » c’est passé de mode]

- Faire du sport. Du jogging sur la plage, des abdos dans votre jardin, du fitness dans le parc municipal, de l’aquagym, du hoola – hoop, qu’importe. L’essentiel étant de minimiser son potentiel – culpabilité lorsque l’on étale sa crème solaire sur la plage et que l’on contemple ses capitons, que l’on puise dire « du moins, j’aurais essayé ».

[En cas de forte chaleur, et pour les après – midi ensoleillées, faire semblant de faire du sport. Arborez un superbe ensemble de golf, mais à la terrasse d’un café, ou promenez vous en jupette de tennis, mais sans raquette, et contentez vous d’applaudir les jolis coups d’un passionnant match. Si vous avez un doute, applaudissez en même temps que votre voisin, qui se trouvera être le père d’un des deux joueurs de cinq ans que vous admirez comme s’il s’agissait de Nadal. Mais évitez de faire du sport pour de vrai à la vue des touristes, un éventuel célibataire disponible pourrait vous voir suer en mini short, toute graisse à l’air.]

- Faire des rencontres. Par exemple, puisqu’il faut bien que le mondial de foot nous rende service, à nous les femmes, profitez du match de mercredi ou d’une éventuelle finale dimanche pour vous rendre dans un bar. Objectif : rencontrer un mâle. Prétexte : regarder le match sur écran géant. De plus, tous les regards étant fixés sur ce fameux écran, vous pourrez mater en toute tranquilité.

[Attention tout de même : entamer la conversation avant la fin de la première mi –temps, afin que ni vous ni lui ne soient trop imbibés de bière pression grenadine. Ainsi, vous avez peut – être une chance, de, vous aussi, célébrer la fameuse troisième mi – temps.]

- Ne pas faire les soldes, ainsi, vous économiserez de façon évidente un énorme pactole, que vous pourrez ré – investir dans l’achat de boissons alcoolisées l’organisation de dîners pour vos amis, ou dans de diverses activités comme des sorties en boîte de nuit en catamaran, ou des visites de musées.

[Le but inavoué de ne pas faire les soldes étant de ne pas se gâcher le moral en voyant la taille qu’indique l’étiquette du superbe top que l’on s’apprête à acheter, ou, pire, de nous éviter la vue de nous – même en petite tenue dans les cruels miroirs des magasins.]

- Ne pas récidiver avec un ex un peu trop sexy. Se remémorer son haleine de chacal au petit matin ou son absence de conversation, écouter et suivre les avis des copines avisées qui vous confirment que « oui, c’est un salaud » bref, ne pas retomber dans ses bras.

[Prendre conscience que, les copines, on s’en fout parfois, qu’en fait au fond elles sont peut – être jalouses, et se débrouiller pour bien s’amuser sans que trop de monde soit au courant, histoire de satisfaire tout le monde. Bref allez – y, foncez, dès que vous aurez bâillonné JiminyCriquet votre conscience. ]

- Acheter son maillot en décembre. Histoire d’avoir un peu digéré le morceau une fois qu’on aura à le porter, ce fichu maillot. Je sais pas pour vous, mais pour moi, le passage à la case « cabine d’essayage avec 27 maillots de bain qui ne vont pas m’aller», ça devrait être rajouté à la liste des plaies d’Egypte. Alors comme ça, en juillet / août, vous aurez oublié l’éclairage blafard de la cabine de Décathlon avec votre bronzage de lapin albinos, et vous n’aurez plus qu’à courir sur le sable chaud.

- Ne pas penser à votre peau. Eh oui, en juillet, grâce à Héliosélèn, Garnier Summer Bronze, la lotion Biactol et le soleil cuisant, votre peau va ressembler à celle du ventre d’un bébé. [Oui parce que les fesses d’un bébé, vous regarderez de près mais moi, pas de ça sur mes joues.] Mais, bonheur, en septembre, une fois votre peau débronzée et affinée par le départ de cette peau tannée par le soleil au cours de l’été, libèrera tout le sébum resté emprisonné pendant deux mois et vous aurez l’air heureux d’une calculatrice scientifique. Alors, gardez avec vous ce sentiment, valeur sûre de la réussite d’un été : l’insouciance. Bronzez sans penser au lendemain. Toutefois…

-Protégez – vous. … Un coup de soleil est si vite arrivé.

[Aha, vous, vous vous attendiez à ce que je dise autre chose !]

Et puis, profitez. Après tout, chaque saison a beau durer trois mois, l’été, si on y mettait du cœur, ça pourrait durer toute l’année !

Ecrit par CDBNA, le Lundi 3 Juillet 2006, 02:23 dans la rubrique "Rencontres".

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